On s’attend à l’inscription de près de 2.1 millions d’élèves dans le secteur public. On table sur 1.1 million dans le primaire et 900.000 collégiens et lycéens. Cela sans compter près de 150.000 dans le secteur privé.
Le ministère de l’Education est rodé dans de telles circonstances. Les parents sont, pourtant, un peu déroutés par les nouvelles méthodes d’inscription à distance. Ils n’y sont pas encore habitués et certains sont désemparés devant les procédures quelque peu labyrinthiques des formulaires à remplir.
Le nombre d’élèves reste le plus élevé au primaire. Aux dernières statistiques, il y aurait une légère augmentation de quelques milliers par rapport à la saison scolaire 2018-2019. Ces élèves étudient dans plus de 6.100 établissements. Environ 156.000 enseignants veillent à leur encadrement.
Ce qui caractérise cette rentrée c’est l’introduction de l’enseignement de la langue française à partir de la deuxième année primaire et de l’anglais à partir de la quatrième année. Les élèves concernés sont autour de 370.000 soit plus de 186.000 en deuxième année et plus de 188.000 en quatrième.
Cette opération sera effectuée en coordination avec l’aide de la France, du Royaume-Uni et des USA à travers leurs centres culturels et leurs ambassades. A cet effet, des enseignants ont été envoyés en stage en Grande- Bretagne. Rappelons que les autorités précisent que cet enseignement se fera, d’abord, sous forme d’approche ludique. N’oublions pas que notre système éducatif est en train de généraliser les classes préparatoires aux enfants en âge préscolaire. C’est ainsi qu’on dispose, aujourd’hui, de pas moins de 60.000 enfants préscolarisés dans les 3.000 classes réparties sur 4.600 établissements. Ils sont pris en charge par 65.000 animateurs et animatrices.
Dans le second degré de l’enseignement de base (collèges et lycées), le nombre de collégiens est le plus élevé avec environ 500.000 élèves sur 900.000. Et, il faut le noter, les effectifs sont en constante augmentation contrairement au cycle secondaire où on remarque un recul du nombre de lycéens de près d’un millier. Ces élèves évoluent dans plus de 1.500 établissements et sont encadrés par 80.000 professeurs.
Dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire 2019-2020, le CNP a édité 335 titres en plus de 16.2 millions d’exemplaires qui sont répartis en 227 titres destinés aux élèves de l’enseignement de base et du secondaire en 15.948 millions d’exemplaires. 93 autres titres sont destinés aux enseignants en 186.000 exemplaires et 15 titres destinés aux élèves résidant à l’étranger en 76.000 exemplaires. Il faut signaler que les manuels de la rentrée scolaire 2019-2020 sont les mêmes que ceux de la rentrée scolaire 2018-2019. Autrement dit, il n’y a pas de changement de prix. Toutefois, le vrai casse-tête pour les parents c’est l’extrême cherté des prix des autres fournitures scolaires et le grand trafic au niveau des cahiers subventionnés. Ces derniers sont, même, écoulés dans les circuits parallèles et sont soumis à la vente conditionnée. Les marchands de «Boumendil» les proposent à leurs clients moyennant l’achat d’autres fournitures. La condition est formulée sans crainte et au vu et au su de tous.
Dans les librairies, la pratique est la même. Si vous n’êtes pas un client ou que vous ne faites pas des acquisitions intéressantes vous n’aurez droit qu’aux cahiers sélectionnés et au prix fort.
Personne n’est en mesure de connaître les vrais prix des articles achetés, faute d’affichage. Il n’est pas normal que les libraires ignorent cet affichage malgré les assurances que les autorités cherchent à donner aux clients. En dépit de tout, les commerçants ne semblent guère inquiétés par le contrôle économique et les abus sont devenus une routine puisque ces gens ne reculent devant rien et usent d’astuces pour dérouter lesdits services de contrôle. En somme, rien ne semble les dissuader. Si on revient au rythme scolaire, il faudra rappeler que depuis l’année dernière on était revenu au système d’évaluation trimestriel. Malheureusement, le ministère a eu toutes les peines du monde à le mettre en place l’année dernière à cause des grèves et des boycotts perpétrés par la Fges. Il a, donc, fallu colmater les brèches pour parvenir à obtenir une année scolaire en deux manches, uniquement. Les perturbations ont été telles que l’on peut douter de la qualité de notre enseignement et de son impact sur le reste du parcours de nos élèves. En tout cas et, selon la circulaire n° 47 en date du 8 août, la présente année scolaire comprend bel et bien un rythme trimestriel. Sera-t-on en mesure d’assurer ce rythme ou les syndicats parviendront-ils comme ils l’ont déjà fait à imposer le leur ?
Aussi, est-on en droit d’avoir de sérieuses craintes pour cette année. Avec toutes ces menaces qui fusent de partout, il y a fort à parier que les syndicats préparent un grand coup pour cette année malgré les accords conclus et les avantages obtenus. D’ailleurs, nombreux sont les parents qui désertent l’école publique pour le privé. Et dire que ces «syndicalistes » parlent de la défense de la « gratuité de l’enseignement public ». Qui, dans ce cas, encourage le privé ?
Et, sur ce point, on ne pourra pas ne pas évoquer les remous suscités par la circulaire publiée par le ministère de l’Éducation interdisant aux enseignants de l’étatique d’exercer dans le privé. Les propriétaires des écoles privées sont montés au créneau reprochant aux autorités leur précipitation et leur manque de concertation dans l’application de cette mesure. Actuellement, on parle d’un véritable coup de massue pour le secteur. Les responsables des établissements privés parlent, déjà, d’une grande désaffection des parents. Ces derniers auraient commencé à retirer les dossiers de leurs enfants pour rejoindre d’autres institutions. On le voit bien, la rentrée 2019-2020 sera chaude et mouvementée à tous les niveaux.